La langue maternelle
L'empreinte digitale, 2005

Cet enregistrement propose une visite chez quatre compositeurs hongrois, tous nés en Transylvanie. Il tire sa cohérence des nombreuses citations qui relient les œuvres les unes aux autres, dans une chaîne dont la musique de Bartok (1881-1945) est l’origine. György Ligeti (né en 1923), György Kurtag (né en 1926), Peter Eötvös (né en 1944).
Pour Bartok, le moindre son est essentiel. Il sait que le plus infime éclat sonore propage toujours une onde d’humanité. Il s’est donné pour tâche de transcrire les micro-bruissements de l’univers. Il a ainsi créé une langue dont il donne le vocabulaire et la grammaire dans sa méthode pédagogique, « Mikrokosmos ». « Bartok est notre langue maternelle », revendiquent les compositeurs transylvaniens des générations suivantes, Ligeti, Kurtag, Eötvös.
Ce disque dessine la belle filiation entre les quatre compositeurs et nous fait entendre la vivacité de la langue bartokienne. Eotvos poursuit la transcription de l’infiniment petit, Ligeti ré-explore l’alphabet musical, Kurtag cherche l’expression la plus simple de sa gratitude à l’histoire de la musique. Tous les trois sont des héritiers. La pianiste Dana Ciocarlie,d’origine roumaine, après avoir signé un disque remarqué consacré aux compositeurs essentiels de son pays (Enescu, Constantinescu), s’est aventurée aux confins de la Roumanie, en Transylvanie hongroise pour explorer.
Comme un encyclopédiste Bartók fait œuvre humaniste. Le moindre son lui est essentiel. Il sait que le plus infime éclat sonore propage toujours une onde d’humanité, un reflet de nature. Cet entendement du Monde est la substance même de la musique au XXe siècle.
Sur cette conviction, Bartók s’est donné pour tâche de transcrire les micro-bruissements de l’univers. Il a ainsi créé une langue dont il donne le vocabulaire et la grammaire dans sa méthode pédagogique, « Mikrokosmos ».
Bartók est notre langue maternelle, revendiquent les compositeurs transylvaniens des générations suivantes, Ligeti, Kurtág, Eötvös. Ce disque dessine la belle filiation entre les quatre compositeurs et nous fait entendre la vivacité de la langue de Bartók. Eötvös poursuit la transcription de l’infiniment petit, Ligeti ré-explore l’alphabet musical, Kurtág cherche l’expression la plus simple de sa gratitude à l’histoire de la musique. Tous les trois ont certes hérité de la langue bartókienne, ils partagent aussi cette même acuité au monde que l’on pourrait nommer humilité.
Plus que maternelle, la langue de Bartók est universelle.